Les grands vins blancs minéraux et ciselés du vignoble chablisien sont à l’honneur. La série des cartes parcellaires des grands Climats de Bourgogne, éditée par la Collection Pierre Poupon, vient de s’enrichir : les Grands Crus de Chablis succèdent à la colline de Corton. Les 7 climats grands crus de Chablis ont été délimités : Les Clos, Grenouilles, Bougros, Blanchot, Preuses, Valmur, Vaudésir (et l’officieux La Moutonne).
Une réalisation inédite qui identifie la totalité du parcellaire et des 53 exploitants de l’appellation : près de 500 parcelles, sur la base du cadastre, pour un total de 105,6 hectares, avec courbes de niveau.
Impression en format 80x60 cm quadri sur papier couché mat 200gr, idéal pour exposition murale.
La carte est disponible ci-dessous au prix de 20 €
Pouilly-Fuissé est l'une des plus passionnantes appellations du moment en Bourgogne. Une démarche de hiérarchisation des crus de l’AOC, engagée il y a plus de 10 ans, vient d’aboutir. Une reconnaissance largement méritée !
Le comité national des appellations d’origine vient d'approuver la reconnaissance de 22 climats premiers crus dans l’AOC Pouilly-Fuissé.
Ces Climats représentent 194 hectares, soit 24 % de l’aire de l’AOC, répartis sur les quatre communes de l’appellation : Chaintré, Fuissé, Solutré-Pouilly et Vergisson.
Le Mâconnais était jusqu’alors le seul vignoble bourguignon à ne pas disposer de cette distinction.
Cette hiérarchisation des terroirs n’a pas été menée à l’époque de l’émergence de cette catégorie (le décret date d’octobre 1943). « Edmond Laynerie, avait des convictions sociales : il ne
voulait pas introduire de notion hiérarchique. Il a préféré qu’il n’y ait pas de changement, craignant que cela implique des différences, provoque des conflits. A partir de ce moment-là,
culturellement, nous avons divergé du reste de la Bourgogne », rappelle Fréderic-Marc Burrier (Joseph Burrier - Château de Beauregard), principal artisan de ce dossier.
Grâce à cette nouvelle dynamique, Pouilly-Fuissé (presque 800 hectares), vouée à la production de blancs (cépages chardonnay), révèle davantage les nuances de ses terroirs argilo-calcaires. Et à l’évidence certains sont dignes des premiers, voire des grands crus de la Côte de Beaune. Les uns évoluent dans un registre ample et riche, d’autres jouent sur la finesse et la minéralité.
En proie à une sévère crise existentielle ces dernières années, le Beaujolais se tourne vers l’avenir. Une nouvelle identité visuelle, aux accents psychédéliques, vivifiante et ludique doit envouter à nouveau les amateurs et valider la montée en gamme.
Inter Beaujolais, l’Interprofession des vins du Beaujolais, a dévoilé la nouvelle identité visuelle des 12 appellations du Beaujolais. Nouvelles affiches pour les AOC, nouvelle charte graphique, nouveau logo pour l’Interprofession, cette nouvelle identité visuelle veut ainsi accompagner la montée en gamme des vins du Beaujolais. Conçue par l’agence New Compact, elle reprend le concept du mouvement et joue avec les lignes en les transposant à l’univers du vin « en adoptant un parti pris graphique fort, simple, original (qui ne ressemble à aucun autre terroir) et qui soit déclinable à l’ensemble des appellations pour une vision homogène des vins du Beaujolais. Le jeu des courbes et des lignes apporte la modernité dans son traité épuré et invite au partage. Sa simplicité permet une appropriation par tout un chacun, qu’il soit amateur de Beaujolais de Fête, de Caractère ou d’Exception », explique Thierry Passemard, directeur de New Compact.
« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons réaffirmer cette croyance au Beaujolais et lever le drapeau plus haut. Le Beaujolais offre des vins modernes, ce qui fait aujourd’hui leur succès auprès des consommateurs à travers le monde. C’était donc primordial de faire jaillir ce style via notre nouvelle identité. Le terme « Beaujolais Nouvelle Génération » est aujourd’hui une réalité de terrain, avec une nouvelle génération de vignerons et d’amateurs, et des habitudes de consommation qui changent. On revient vers de la simplicité, du partage et de la convivialité. C’est là notre ADN », souligne Dominique Piron, président d'Inter Beaujolais.
Pus internationale et davantage tournée vers les particuliers, la prochaine vente des vins des Hospices de Nuits va marquer un tournant dans son histoire. Une nouvelle équipe a été mise en place pour la faire rayonner.
Des enchères qui peinent à s’envoler, une baisse de 15% du chiffres d’affaires, c’est le surprenant spectacle offert par la vente des Hospices de Nuits-Saint-Georges l’an dernier. Surprenant car
depuis des années sa grande sœur de Beaune bat record sur record. Ce n’est pourtant pas la qualité des vins qui est en cause, les professionnels sont unanimes pour saluer le travail du régisseur
Jean-Marc Moron et de son équipe, mais un manque de notoriété évident.
Des mesures s’imposaient. Le message bien compris par la mairie de Nuits et la direction de l’Hôpital (commune à celle des Hospices de Beaune).
Les modalités qui ont permis à la vente de Beaune d’atteindre une renommée exceptionnelle depuis 15 ans, auront dorénavant cours aussi à Nuits-Saint-Georges. Notamment la possibilité d’acquérir
qu’une pièce du lot mis en vente et donc de faciliter l’accès aux particuliers. La vente sera aussi plus dynamique avec l’arrêt des enchères à la bougie. Une retransmission sur internet permettra
de suivre les évolutions en direct. La date, le deuxième dimanche du mois de mars suivant la vendange, est dorénavant fixe.
Pour mener à bien ce virage, un duo a pris les choses en main : le commissaire priseur Hugues Cortot et l’expert en vins Aymeric de Clouet.
L’édition 2020 aura lieu donc lieu le dimanche 8 mars au Château du Clos de Vougeot. Un total de 123 pièces sera mis en vente. Nous avons gouté quelques cuvées de ce millésime 2019 qui ici tient
toutes ses promesses : les cuvées “Grangier” (Nuits-Saint-Georges Les Maladières- Les Brulées), “Antide Midan” (1er cru Les Porrets-Saint-Georges) ou “Jacques Duret” (1er cru les Didiers)
proposent à la fois une grande concentration et de l’équilibre.
La pièce de charité sera issue du Nuits-Saint-Georges Premier Cru «Les Didiers» cuvée Fagon, vendue par souscription au profit de l’association France Alzheimer.
Il est possible d’acheter dès aujourd’hui les futures bouteilles à l’unité (135 €/bouteille) auprès de Agnès CHIONO – 03.80.62.67.03 – agnes.chiono@ch-beaune.fr
L’ex-directeur technique de la maison Louis Latour et ex-régisseur du domaine des Lambrays reprend un domaine pionnier de la biodynamie. Une exploitation de 12 hectares principalement située dans les Hautes-Côtes de Beaune.
« Après mon départ du domaine des Lambrays, je suis allé marcher sur les chemins de Compostelle. En réfléchissant, je me suis aperçu que le mieux pour moi serait de travailler à mon propre compte
», se confie Boris Champy. Un souhait aujourd’hui exaucé. L’an dernier un ami de Nantoux, commune des Hautes-Côtes de Beaune, le met en relation avec Didier Montchovet. Ce pionnier de la
viticulture en biodynamie (certifié sans interruption depuis 1984), sans repreneur en sein de sa famille, cherchait à passer la main. Le courant est passé entre les deux hommes. Une transition en
douceur a alors débuté de manière informelle durant les vendanges 2019. Elle s’est concrétisée ces dernières semaines. Boris Champy va s’installer en avril prochain dans le village, au plus près
des 12 hectares de vignes.
« Je crois au futur des Hautes-Côtes. Avec les vignerons voisins, nous devons continuer d’élever la réputation des vins. Mon objectif sera de mettre en avant les lieux-dits, valoriser les
microclimats plus ou moins frais, les différentes expositions et autres subtilités passionnantes. En altitude, dans ces collines et vallons, nous allons pratiquer une viticulture un peu en
décalage de celle de la grande côte viticole. Nos parcelles sont des ilots de biodiversité : de multiples « clos » mais aussi des arbres, des haies vives, des murs et meurgers, des fruitiers…
nous aurons une approche holistique. Notre but sera de rechercher de la fraîcheur, de la personnalité dans nos vins dans un style de vinification raffiné et naturel. », explique le vigneron. Le
domaine Montchovet exploite également des vignes en Beaune premiers crus et Pommard.
Champenois d’origine et œnologue (diplômé en 1996), Boris Champy a travaillé pendant 10 ans dans la Napa Valley en Californie (Dominus, Famille Moueix) avant de devenir directeur technique de la
maison Louis Latour (Beaune). À 45 ans, le voilà enraciné en Bourgogne pour ce qu’il appelle son « projet ultime ».
Entre l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) et les vignerons bourguignons le torchon brûle. Fait exceptionnel, ces derniers appellent à manifester au siège de
l'Institut, à Montreuil, le 6 février. La délimitation de l'AOC Bourgogne est au cœur de leur colère.
Le clash est sérieux et inédit. Il couve depuis une vingtaine d’années, trouvant ses origines dans un « oubli » datant de la création des AOC en 1937. « Nous nous sommes aperçus en 2000 que le
dossier de délimitation de l’appellation Bourgogne n’avait jamais été refermé. En 2008, l’Inao a fini par s’en saisir », expose Thiébault Huber, vigneron en Côte-d’Or et Président de la
Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB).
A l’époque, les Bourguignons sont loin de s’imaginer que les experts préconiseraient l’exclusion d’une aire de 7 000 hectares (dont 5 500 plantés), à savoir la quasi-totalité des communes du
Chablisien, des secteurs du Tonnerrois, de l’Auxerrois mais aussi du Dijonnais et du Châtillonnais.
Autant de vignobles appartenant historiquement et administrativement à la région Bourgogne.
Fond du problème : le Beaujolais
De l’incompréhension, les vignerons bourguignons sont passés à la colère en constatant les options suggérées par l’Inao plus au sud. Car le fond du problème initialement soulevé est là. Dans la
continuité de la Bourgogne, via le prolongement du Mâconnais, le Beaujolais figure dans l’aire d’appellation Bourgogne. Des passerelles existent historiquement entre les crus du Beaujolais, par
exemple, et l’appellation Bourgogne (des replis sont possibles). Il est question, depuis des années, de préciser le nombre de communes pouvant prétendre produire cette AOC (à condition d’en
respecter l’encépagement). Les experts en ont retenus 43. « On nous demande d’accueillir entre 6 et 8 000 hectares, s’insurge Thiébault Huber. Le risque est de voir les cours des vins achetés par
le négoce divisés par 3. De nombreux domaines bourguignons, ceux qui ne produisent que des appellations régionales, sont mis en danger. »
Délocalisation de la production
Cette possible « délocalisation de la production » va aussi poser un problème pour le consommateur selon les bourguignons. Pour eux, l’Inao ouvre la porte à un amalgame entre deux régions
viticoles distinctes. « Comment ne pas discréditer le dispositif même des appellations d’origine ? Si le Beaujolais devient un Bourgogne, alors pourquoi le Crémant de Bourgogne ne serait
pas du Champagne ou le Luberon un Côtes du Rhône ? Toute la notion même d’appellation d’origine serait remise en cause par cette décision de l’INAO. », communique la CAVB.
« Si nous voulons préserver le modèle économique de nos AOC régionales et surtout l’image de nos Bourgogne auprès de notre clientèle, ils doivent nous entendre ! » martèle Thiébault Huber.
Une pétition a été mise en ligne : http://chng.it/wQZh5VfM7h
Le Clos de la Roche, grand cru emblématique de la Côte de Nuits et du domaine Hubert Lignier en particulier, a donné naissance à une cuvée exceptionnelle issue d’une parcelle plantée en 1955.
Clos de la Roche « MCMLV » comme 1955 en chiffres romains. Une référence à la date de plantation de la parcelle. Mais surtout un hommage à Henri Lignier, le grand père de Laurent actuellement à
la tête de l’exploitation familial de Morey-Saint-Denis. C’est en effet Henri Lignier qui a sélectionné en son temps les plants sur les meilleurs ceps des vignes du domaine puis les a plantés à
11 000 pieds/hectare.
La parcelle de 27 ares, située sur le lieu-dit les Monts Luisants et cultivée en biodynamie, produit essentiellement des raisins millerandés, très concentrés. « Les peaux épaisses des baies
donnent au jus beaucoup profondeur. La production est généralement comprise entre 15 et 25 hectolitres selon les années », explique Laurent Lignier. La quintessence d’un grand cru, en somme, qui
poussé le vigneron à en faire une cuvée à part.
Le sol y est très caillouteux en surface et cache une dalle nacrée, rocheuse, fissurée laissant s’infiltrer les racines. La vigne est ceinturée sur sa partie supérieure d’un épais meurget (tas de
cailloux calcaires extraits de la vigne), de quelques friches et arbrisseaux, offrant à ce secteur une grande biodiversité.
Le vin est vinifié, avec 30 % de grappes entières en cuve inox pendant 20 jours et uniquement avec ses levures indigènes. Il est élevé sur lies pendant 21 mois. Soutiré et embouteillé par
gravité, sans filtration ni collage.
Ce Clos de la Roche offre une texture d’un remarquable soyeux. L’intensité et la pureté du fruit mûr sont soutenues par une élégante touche saline évoquant le caractère calcaire du terroir. Sa
longueur est digne des plus grands vins de la Côte de Nuits. L’artiste Joyce Delimata a signé l’étiquette.
Le domaine Hubert Lignier, qui pratique la viticulture bio depuis 2011 (certifiée depuis l’an dernier), est le principal producteur de Clos de la Roche avec 0,9 hectare.
Le bâtiment de 3.500 m2, mêlant métal, verre et béton et érigé sur quatre niveaux aura la forme d’une vrille de vigne qui s’enroule autour d’un fil de palissage à une hauteur de 21 mètres.
Baptisée précisément Cité des vins et des Climats de Bourgogne, cette réalisation fait suite à
l’inscription des Climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’humanité en juillet 2015.
La Bourgogne a malheureusement renoué avec les récoltes peu généreuses. Les estimations du millésime 2019 ne dépasse pas 1,2 million d'hectolitres. Il faut remonter à 2003 pour trouver un volume aussi faible.
Les vignerons bourguignons n’ont pas pires ennemis que le gel de printemps et un été caniculaire. C’est ce que confirme les estimations de récolte du millésime 2019. Environ 1,2 million
d'hectolitres aurait été produit. Il faut remonter à 2003 pour trouver un volume aussi faible. Là aussi le mois d’avril avait été marqué par un épisode de gel, on l’a oublié depuis, et un
thermomètre flirtant plusieurs jours avec les 40 degrés.
C’est le Mâconnais qui a payé le plus lourd tribut au gel avec des rendements particulièrement faibles dans certaines parcelles. A l’extrémité nord, l’Yonne a été notoirement déficitaire en eau
avec seulement la moitié des précipitations par rapport à la moyenne de 1980 à 2010.
S’y est ajoutée une floraison compliquée que d’aucuns expliquent par la générosité de la vigne en 2018.
Le millésime est prometteur en qualité (lire notre compte rendu de dégustation aux
Hospices de Beaune) mais n’annonce pas une baisse des prix… La demande reste soutenue même si les nuages se sont accumulés dans le ciel des exportations (guerre commerciale avec les
États-Unis, Brexit, mouvement politique à Hong-Kong). Le tout sur fond de climat social français tendu. Beaucoup d’eau coulera sous les ponts (à défaut d’avoir arrosée les vignes en 2019…) avant
que ce dernier millésime n’arrive sur les marchés.